De l’Antiquité au Moyen âge
Les archives de l’ancien Comté de Hainaut font mention , à de nombreuses reprises, du nom du village dont l’orthographe a varié au fil des siècles (Kuévi, Chevi, Kivi,Kevy,Kevi, Quievy) pour prendre sa forme définitive,Quévy, dans le courant du XIIIè siècle.
D’après Chotin, ce nom viendrait du celtique Kav, Kavit qui signifie caverne, lieu profond. En latin , on retrouve la même racine , cava . Ce qui semble logique en regard de la topographie du village traversé par deux vallées profondes, celle du By et du ruisseau d’Andoy.
Des vestiges de l’âge de pierre trouvés dans le sous-sol témoignent d’une occupation très ancienne qui s’est poursuivie ensuite à la période gallo-romaine car des monnaies de Gordien et de Posthumus (IIIè siècle) y furent également découvertes.
La première mention du village apparaît en 1071 dans une charte du Chapitre de Sainte Waudru.
Quelques années plus tard, en 1180, le pape Alexandre III confirme à l’abbaye de Liessies la possession de l’autel du petit Quévy (parvo Chevi) et de son appendice, grand Quévy (magno Chevi). Auparavant , du premier siècle jusqu’à cette date, l’autel appartenait aux chanoines d’Aix-la-Chapelle.
Les deux Quévy étaient déjà distincts au XII è siècle , mais il faut attendre 1720 pour que Quévy-le-Grand soit érigé en commune.
On peut donc penser qu’un peuplement précoce ( sans doute à la fin du néolithique) avec sédentarisation et élévation d’un lieu de culte s’est produit, probablement le long d’un des cours d’eau du village.
Surgissant dans la brume hivernale, les deux clochers de Quévy-le-petit et Quévy-le-Grand témoignent de la proximité des deux villages.
Une des douze pairies du Haynaut
A l’époque féodale, le village était composé de plusieurs seigneuries dont
la principale était un fief de pairie relevant du Comte de Hainaut. Du XIV è siècle jusqu’à la fin du XVè siècle, elle appartenait à la famille de Ville. Ensuite et jusqu’en 1586 , elle a appartenu aux Comtes de Lalaing dont certains furent nommé grand Bailli de Hainaut.
Les armes de la famille de Lalaing sont de Gueules à dix losanges Le premier sceau échevinal connu datant de 1534 reprend ce blason de la famille Lalaing et en 1977 , suite à la fusion de communes , l’entité de Quévy choisit également celui-ci pour blason.
En 1670, le titre de pairie de Hainaut , attaché à la terre de Quévy, fut , de par le consentement des états de la province , transporté sur la terre et seigneurie d’Enghien , en faveur de la maison d’Arenberg.
Ensuite , le Duc D’Arenberg fit
exposer en vente publique et au plus offrant la terre et seigneurie du Petit Quévy, village à clocher , ci-devant pairie situés en pays d’Hainaut, à deux lieues de la ville de Mons, du côté de Maubeuge.
La seigneurie ne sera vendue qu’en 1750 à Lamoral François de Lattre du Bosqueau, qui la revendit le 9 octobre 1770 à Zacharie Vincent Joseph Obert .
La vue des albums de Croÿ; représentant le village de Petit Kévy réalisée à
l'aube du XVIII ième siècle par Adrien de Montigny , un peintre Valenciennois , est sans doute la vue la plus ancienne du village.
Il existait également dans le village , des seigneuries secondaires, dont celle du
Bosqueau qui appartint à la famille de Marchiennes durant le XV è siècle, puis , à partir de 1668, à la famille de Lattre du Bosqueau.
D’autres seigneuries de Warelles, Préelles, Beaudroit, Bommeteau, Molembais et du Petit Cambray se partageaient le village.
Les temps modernes
Une arrestation qui fait du bruit.
Le 23 pluviôse an V de la République (11 février 1797), un impressionnant détachement de gendarmes à cheval, avec à sa tête le lieutenant Martin, quitte la ville de Mons et se dirige à bonne allure vers le village du Petit Quévy. Dans la matinée, le lieutenant avait appris d’un individu qui désirait garder l’anonymat : «
Qu’il se retirait dans la commune de Petit Quévy des brigands qui ont porté depuis longtemps la terreur dans le pays … »
Dans les années qui suivirent la Révolution Française, des bandes de brigands, profitant de la désorganisation de la police et de la justice, commirent de nombreux méfaits. Une de ces bande , surnommée « Les chauffeurs du Nord », parce qu’ils avaient pour habitude, afin de faire parler leurs victimes , de chauffer leurs pieds aux moyens de tisons ardents est dirigée par Antoine Joseph MONEUSE.
Or, ce jour-là, Moneuse et deux de ses lieutenants se réunissent dans le cabaret du sieur Allard, un de leur complice. A 16 h , les gendarmes prennent position et à 20 h 30 , ils lancent l’assaut, capturant le plus célèbre des bandits de la région.
Le village est en émoi. Le folklore local s’est-il emparé de cet événement pour créer Béria, un bandit , un vaurien, un farceur qui chaque année revit le premier week -end de septembre pour la kermesse locale ?
Arrestation de Béria le dimanche de la ducasse , dans l’après midi ( 2013)
Un mode de vie tourné vers l’agriculture
Parmi les cartes et plans divers qui sont parvenus jusqu’à nous, celles réalisées par le comte Joseph de Ferraris, directeur de l’école de mathématique du corps d’artillerie des Pays Bas sur commande du gouverneur Charles de Lorraine entre 1770 et 1778 nous apportent quantité d’informations sur le mode de vie des villages cartographiés.
Le village de l’époque paraît coupé en deux zones d’habitat distinctes : le cœur du village groupé autour de la place et de l’église, et le hameau de Bommeteau avec le château du Petit Cambray.
On y découvre quelques grosses fermes (Baudroit, La Cahotte) entourées de prairies et de vergers, , le moulin de Bommeteau ainsi que le château et le bois du Tilleul mais également
des habitations plus modestes elles aussi enceintes de haies et de vergers. Les chemins de terre qui traversent le village sont les axes de communication que nous connaissons toujours. Le village est entouré de champs